mardi 7 août 2012

Qu'est-ce que la parentalité

Le Comité national de soutien à la parentalité

 

Le Comité national de soutien à la parentalité est un organe de gouvernance rattaché au Premier ministre qui a pour objectif de contribuer à la conception, la mise en œuvre et au suivi de la politique et des mesures de soutien à la parentalité définies par l’Etat et les organismes de la branche famille des organismes de la sécurité sociale. Installé le 3 novembre 2010, il est présidé par la ministre en charge de la Famille et la vice-présidence est assurée par la caisse nationale des allocations familiales (CNAF).


 
Qu’est-ce que la parentalité ?

1-        Définition



Selon le dictionnaire critique de l’action sociale, la parentalité est une notion qui désigne de façon très large la fonction d’ « être parent » n’ y incluant à la fois que les responsabilités juridiques, telles que la loi les définit, les responsabilités morales, telles que la socio-culture les impose et les responsabilités éducatives ». Elle s’est constituée à partir de la psychanalyse et des recherches psycho pédagogiques.

 La parentalité désigne le processus qui mène à l'état de parent, son développement et ses vicissitudes. De nombreux auteurs ont tenté de dégager les qualités psychiques particulières qui caractériseraient l'état de parent. Il apparaît alors que le parent est engagé profondément, durablement, intensément et définitivement dans sa relation avec son enfant. Car au-delà même de son activité affective et de ses sentiments conscients et même de sa vie, ce lien perdure. Cet engagement est en général conscient, volontaire, effectif et accepté. Bien qu'il ne le soit pas toujours, cela ne suffit pas à annuler son existence car il est en partie indépendant du désir du parent.

Pour Gérard Neyrand[1], « la famille constitue le lien de référence, mais aussi un espace de solidarité et un espace d’intimité. La famille est le reflet de la société qui change. Elle est une construction ».

Par conséquent, la parentalité, c’est « la discussion, la conversation, la rencontre des adultes à propos de l’enfant. L’accompagnement à la parentalité consiste à soutenir, si besoin, les parents face à leurs questionnements et/ou difficultés devant le développement, les évolutions, les comportements de leur enfant dans son chemin vers sa vie d’adulte ».

2-        Pourquoi la parentalité

Dans « De la parenté à la parentalité », Claire Neirinck[2] avance quelques éléments de réponse à cette première question : « le recours à ce néologisme qui n’a reçu à ce jour aucune définition, révèle une demande, un besoin, celui de consacrer une compétence parentale…en effet, la compétence renvoie à une aptitude de fait alors que la parenté renvoie à une place juridique ».

G. Neyrand, lui reprend l’idée de « fiction juridique » et fait appel à l’exemple de l’adoption mais aussi aux procréations médicalement assistées afin distinguer les différentes composantes de la parentalité : le biologique, le social et le psychologique. « Le modèle originel de la parentalité noue à chaque fois spécifiquement trois registres qui participent d’un plus vaste domaine que celui du parental : ceux de l’alliance, de l’affiliation et de la socialisation. Dans ce modèle originel, les trois registres sont noués autour de la personne des parents qui en constituent le support à la fois biologique, socio-juridique et concret ».

3-      La parentalité comme champ de responsabilités

Il est fréquent de considérer que les parents délèguent une part de plus en plus importante de leurs responsabilités à des institutions tiers ou relais, notamment du fait de l’Etat-providence et de services chargés de prendre en charge telle ou telle dimension de la vie des enfants : école, service de santé, services culturels, service d’accompagnement scolaire, professionnels de la famille et de l’éducation etc.

Ce faisceau de phénomènes convergerait à établir un diagnostic de désinvestissement progressif des parents ou, du moins, d’une réduction de leurs responsabilités. Ainsi, ils seraient à la fois moins disponibles et moins aptes à assumer leurs rôles et leurs fonctions. A la différence des « trente glorieuses », où celles-ci semblait être assumer et du fait d’une stabilité des familles, d’une forte division des rôles et des sexes, d’un plein-emploi et d’une croissance économique.

A cela s’ajoute d’autre facteur que Robert Castel[3] a qualifié de « psychologisation de la société », du fait du développement de nouveaux métiers de la relation et de la famille. Ces professionnels, dont le nombre n’a cessé de croître tout au long des trente dernières années, ont manifestement joué un rôle croissant dans la construction des références et des normes en matière de rôles parentaux. Ils participent, encore, à déterminer les objectifs à atteindre, les méthodes mais aussi les échelles de « performance parentale ».

Ainsi,  il faut accueillir les enfants, mais aussi accompagner les parents dans leur rôle.

« Le duel fait que les lois puissent limiter, dans les pays occidentaux, les interventions des parents, voire même leur retirer leur enfant. montre bien que l’Etat qui, en dernière analyse, possède les enfants dont il confie, dans les conditions les plus ordinaires, la responsabilité à leurs parents biologiques ».  « La Reproduction », F. de Singly.




[1] Gérard Neyrand, sociologue et professeur de sociologie à l’université de Toulouse
[2] Claire Neirinck, professeur de droit privé, De la parentalité à la parentalité, p.15
[3] Robert Castel, sociologue français

 

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire