Le Comité national de soutien à la parentalité
Le Comité national de soutien à la
parentalité est un organe de gouvernance rattaché au Premier ministre qui a
pour objectif de contribuer à la conception, la mise en œuvre et au suivi de la
politique et des mesures de soutien à la parentalité définies par l’Etat et les
organismes de la branche famille des organismes de la sécurité sociale.
Installé le 3 novembre 2010, il est présidé par la ministre en charge de la Famille et la
vice-présidence est assurée par la caisse nationale des allocations familiales
(CNAF).
Qu’est-ce
que la parentalité ?
1- Définition
Selon le dictionnaire critique de
l’action sociale, la parentalité est une notion qui désigne de façon très large la fonction d’ « être
parent » n’ y incluant à la fois que les responsabilités juridiques, telles
que la loi les définit, les responsabilités morales, telles que la
socio-culture les impose et les responsabilités éducatives ». Elle
s’est constituée à partir de la psychanalyse et des recherches psycho
pédagogiques.
Pour Gérard Neyrand[1],
« la famille constitue le lien de référence, mais aussi un espace de
solidarité et un espace d’intimité. La famille est le reflet de la société qui
change. Elle est une construction ».
Par conséquent, la parentalité, c’est
« la discussion, la conversation, la rencontre des adultes à propos de
l’enfant. L’accompagnement à la parentalité consiste à soutenir, si besoin, les
parents face à leurs questionnements et/ou difficultés devant le développement,
les évolutions, les comportements de leur enfant dans son chemin vers sa vie
d’adulte ».
2- Pourquoi
la parentalité
Dans « De la parenté à la
parentalité », Claire Neirinck[2]
avance quelques éléments de réponse à cette première question : « le
recours à ce néologisme qui n’a reçu à ce jour aucune définition, révèle une
demande, un besoin, celui de consacrer une compétence parentale…en effet, la
compétence renvoie à une aptitude de fait alors que la parenté renvoie à une
place juridique ».
G. Neyrand, lui reprend l’idée de
« fiction juridique » et fait appel à l’exemple de l’adoption mais
aussi aux procréations médicalement assistées afin distinguer les différentes
composantes de la parentalité : le biologique, le social et le
psychologique. « Le modèle originel de la parentalité noue à chaque fois
spécifiquement trois registres qui participent d’un plus vaste domaine que
celui du parental : ceux de l’alliance, de l’affiliation et de la
socialisation. Dans ce modèle originel, les trois registres sont noués autour
de la personne des parents qui en constituent le support à la fois biologique,
socio-juridique et concret ».
3- La parentalité
comme champ de responsabilités
Il est fréquent de considérer que
les parents délèguent une part de plus en plus importante de leurs
responsabilités à des institutions tiers ou relais, notamment du fait de
l’Etat-providence et de services chargés de prendre en charge telle ou telle
dimension de la vie des enfants : école, service de santé, services
culturels, service d’accompagnement scolaire, professionnels de la famille et
de l’éducation etc.
Ce faisceau de phénomènes
convergerait à établir un diagnostic de désinvestissement progressif des parents
ou, du moins, d’une réduction de leurs responsabilités. Ainsi, ils seraient à
la fois moins disponibles et moins aptes à assumer leurs rôles et leurs fonctions.
A la différence des « trente glorieuses », où celles-ci semblait être
assumer et du fait d’une stabilité des familles, d’une forte division des rôles
et des sexes, d’un plein-emploi et d’une croissance économique.
A cela s’ajoute d’autre facteur
que Robert Castel[3] a qualifié de
« psychologisation de la société », du fait du développement de
nouveaux métiers de la relation et de la famille. Ces professionnels, dont le
nombre n’a cessé de croître tout au long des trente dernières années, ont
manifestement joué un rôle croissant dans la construction des références et des
normes en matière de rôles parentaux. Ils participent, encore, à déterminer les
objectifs à atteindre, les méthodes mais aussi les échelles de « performance
parentale ».
Ainsi, il faut accueillir les enfants, mais aussi
accompagner les parents dans leur rôle.
« Le duel fait que les lois
puissent limiter, dans les pays occidentaux, les interventions des parents,
voire même leur retirer leur enfant. montre bien que l’Etat qui, en dernière
analyse, possède les enfants dont il confie, dans les conditions les plus
ordinaires, la responsabilité à leurs parents biologiques ». « La Reproduction »,
F. de Singly.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire